poêle

poêle

1. poêle [ pwal ] n. m.
XVIe; paile, poileXIIIe; lat. pallium
1Vx Drap recouvrant le cercueil, pendant les funérailles. drap. Mod. Tenir les cordons du poêle (qui pendent aux quatre coins). « Quatre personnages en toge rouge tenaient gravement les cordons du poêle » (Henriot).
2(v. 1250) Anciennt Voile tenu au-dessus de la tête des mariés, dans la liturgie catholique. « après avoir été à genoux coude à coude sous le poêle de moire blanche » (Hugo).
⊗ HOM. Poil. poêle 2. poêle [ pwal ] n. m.
• 1545; poile 1351; lat. pe(n)silis « suspendu », de pendere
1Vx Chambre chauffée. « je demeurais tout le jour enfermé seul dans un poêle » (Descartes).
2Mod. Appareil de chauffage clos, où brûle un combustible. fourneau, insert, salamandre. Poêle à charbon, à bois, à mazout. Poêle en fonte. Tuyau de poêle. Foyer, grille du poêle. « le poêle donne son ronflement par sa petite porte ouverte comme une bouche rouge » (Renard).
poêle 3. poêle [ pwal ] n. f.
• 1636; paele « chaudron » 1170; lat. patella patelle
Ustensile de cuisine en métal, plat, généralement rond, à bords bas, et muni d'une longue queue (aussi poêlon). Poêle à frire. Poêle à crêpes. Poêle antiadhésive. Passer, faire revenir, sauter des légumes à la poêle. Poêle à marrons, à fond percé de trous. — Loc. Tenir la queue de la poêle : avoir la direction d'une affaire (cf. Tenir les commandes).
(par anal. de forme) Fam. Poêle à frire : appareil de détection d'objets métalliques, de mines.

poêle nom masculin (latin pensilis, suspendu, de pendere, être suspendu) Appareil de chauffage produisant directement de la chaleur dans le local où il est installé. Vieux. Chambre chauffée. Familier. Au Canada, cuisinière : Un poêle électrique.poêle (citations) nom masculin (latin pensilis, suspendu, de pendere, être suspendu) Honoré de Balzac Tours 1799-Paris 1850 Les femmes sont des poêles à dessus de marbre. Autre étude de femmepoêle (homonymes) nom masculin (latin pensilis, suspendu, de pendere, être suspendu) poêle nom féminin poil nom masculinpoêle nom masculin (latin pallium, manteau) Drap mortuaire, ordinairement noir (blanc pour les enfants), souvent orné d'une croix argentée ou dorée, dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres. ● poêle nom féminin (latin patella, petit plat) Ustensile en métal, à fond large, à bord évasé et à long manche, utilisé pour faire sauter, revenir, frire des aliments. Récipient destiné à la fusion des matières premières en stéarinerie. Dans les salines, chaudière rectangulaire ou circulaire, en tôle, dans laquelle on évapore l'eau salée pour obtenir la cristallisation du sel. ● poêle (difficultés) nom masculin (latin pallium, manteau) Orthographe Accent circonflexe sur le e pour les mots poêle n.m. et poêle n.f. ainsi que pour leurs dérivés. Prononciation [&ph100;&ph107;ɑ&ph96;], prononcé [&ph107;ɑ] comme dans poil. Remarque Noter la différence avec moelle qui a la même prononciation, mais pas d'accent circonflexe. ● poêle (homonymes) nom masculin (latin pallium, manteau) poêle nom féminin poil nom masculinpoêle (difficultés) nom féminin (latin patella, petit plat) Orthographe Accent circonflexe sur le e pour les mots poêle n.m. et poêle n.f. ainsi que pour leurs dérivés. Prononciation [&ph100;&ph107;ɑ&ph96;], prononcé [&ph107;ɑ] comme dans poil. Remarque Noter la différence avec moelle qui a la même prononciation, mais pas d'accent circonflexe. ● poêle (expressions) nom féminin (latin patella, petit plat) Poêle à marrons, poêle percée de trous, utilisée pour griller les marrons sur le feu. ● poêle (homonymes) nom féminin (latin patella, petit plat) poêle nom masculin poil nom masculin

poêle
n. f. Ustensile de cuisine en métal, peu profond, muni d'un long manche, utilisé en partic. pour les fritures.
|| (Suisse) Poêle à fondue: creuset (sens 2).
————————
poêle
n. m.
d1./d Appareil de chauffage à foyer clos. Poêle à bois.
|| (Québec) Anc. Poêle à deux ponts, à trois ponts: poêle formé de deux ou trois boîtes rectangulaires superposées, celle en dessous étant le foyer et celle(s) au-dessus servant de four(s).
d2./d (Québec) Par ext. Cuisinière. Poêle à gaz. Poêle électrique.
————————
poêle
n. m. Drap noir (blanc, pour un enfant) dont on couvre le cercueil pendant un enterrement.

I.
⇒POÊLE1, subst. masc.
RELIG. CATH.
A. —Drap funéraire de couleur noire pour un adulte, blanche pour un enfant, qui recouvre un cercueil lors d'une cérémonie mortuaire, et dont les cordons sont tenus par des assistants durant le cortège. Le cercueil était porté par des marins, et entouré par les autorités de Saint-Malo, qui tenaient les cordons du poêle funèbre (J.-J. AMPÈRE, Corresp., 1848, p.166).
B.Vieilli ou région. Voile blanc tendu au-dessus de la tête des mariés lors de la cérémonie nuptiale religieuse et tenu le plus souvent par des jeunes gens, parents ou amis. Devant la petite balustrade qui entourait les degrés de l'autel, Fleur-de-Lys et Bellah étaient prosternés (...). Andrée froissait dans ses mains le poêle nuptial près de se déployer (FEUILLET, Bellah, 1850, p.310).
Placer un enfant sous le poêle. Placer un enfant sous ce drap durant la cérémonie nuptiale et lui conférer ainsi la légitimité par le mariage subséquent de ses parents (d'apr. LEP. 1948).
C.Vieilli ou région. ,,Dais sous lequel est porté le Saint Sacrement aux malades ou dans les processions`` (LEP. 1948).
Prononc. et Orth.:[pwal], []. Homon. poil. LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930 []; PASSY 1914, WARN. 1968 [], [a]; Pt ROB., Lar. Lang. fr. [a]. MARTINET-WALTER 1973: 11/17 [a], 5/17 []. [] peut résister sous l'infl. de l'orth. (accent circonflexe) et préserver l'oppos. (timbre et durée): poêle/poil. Selon LEROND 1980 il s'agit d'un A intermédiaire. [] résiste mieux dans poêle1 presque inusité (sauf dans des circonstances très partic.) que dans poêle2 et poêle3 qui sont cour. Ac. 1694, 1718: poisle; dep. 1740: poêle; o pour a par labialisation. Étymol. et Hist.1. Fin Xes. palis cas régime plur. «riche étoffe, souvent de soie, venue le plus souvent d'Orient» (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 43); ca 1050 palie cas suj. sing. (Alexis, éd. Chr. Storey, 138); ca 1140 paile (GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3937); ca 1210 poile (HERBERT DE DAMMARTIN, Foulque de Candie, éd. Schulz-Gora, 13284); en a. et m. fr. seulement; 2. 1176 paile «drap mortuaire» (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 5957); 1530 poille (PALSGR., p.206); 1680 poêle (RICH.); 3. fin XIIIes. poile «voile qu'on tient au-dessus de la tête des mariés pendant la bénédiction nuptiale» (Aubery le Bourgoin, p.37 ds GAY); 1392 poele (Arch. Joursanvault, n° 595 ds GAY); 1611 poêle (COTGR.); 4. 1415-16 paielle «dais sous lequel on porte le Saint Sacrement» (Receptes de Boulogne-sur-Mer, p.109, Dupont ds GDF.); 1476 poille (GRANDMAISON, Artistes tourangeaux ds GAY). Empr. au lat. d'époque impériale pallium «couverture de lit; tenture d'appartement», lat. class. «manteau grec, manteau, toge». V. aussi pallier; d'abord att. sous la forme palie, puis paile d'où poêle pour les mêmes raisons que poêle3.
II.
⇒POÊLE2, subst. masc.
A.Vx. [P. allus. à Descartes] Chambre chauffée:
1. Descartes choisit (...) pour douter, un moment où il n'est diverti par aucune conversation, où il n'est troublé par aucuns soins ni passions et où il peut demeurer tout le jour à s'entretenir dans un poêle avec ses pensées.
LACROIX, Marxisme, existent., personn., 1949, p.79.
B. —Appareil de chauffage clos, en terre, faïence ou métal, muni ou non d'un réservoir, renfermant dans sa partie inférieure un foyer à combustible, et destiné à chauffer une pièce par rayonnement de sa surface. Poêle à bois, à charbon, à mazout; poêle à combustion liquide ou à gaz; poêle à combustion lente, vive; poêle à feu continu; poêle qui tire bien, mal, qui fume; allumer, charger un poêle. Montons chez moi. J'allumerai le poêle à pétrole (DUHAMEL, Cécile, 1938, p.90). Toute la maison était chauffée par de très grands poêles en carrelage blanc, construits dans les murs (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.280):
2. Pendant l'hiver nous ne subissons plus les alternatives de froid prolongé et de réchauffement brutal devant le feu des cheminées et des poêles, auxquelles nos ancêtres étaient exposés.
CARREL, L'Homme, 1935, p.271.
Tuyau de poêle.
Région. (Canada). Poêle à deux, trois ponts. Poêle à bois, de forme rectangulaire allongée, à deux ou trois étages, comprenant un foyer et un ou deux fours superposés. Le grand poêle à trois ponts occupait le milieu de la maison (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p.31). Cuisinière. Poêle combiné huile et électrique, très propre (Le Soleil [Québec], 13 avr. 1985, F-6, col. 5).
P. anal. Appareil de chauffage fonctionnant au gaz ou à l'électricité. Poêle parabolique; poêle à accumulation. Anna avait, dans le cabinet de toilette attenant à sa chambre, un petit poêle à gaz (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p.1396).
Prononc. et Orth.:[pwal], []. Homon. poil. Répartition des timbres v. poêle1. Ac. 1694, 1718: poele ou poile en vedette (lettres capitales) mais poële dans le texte; 1740: poele ou poile en vedette mais poêle dans le texte; 1762-1878: poêle ou poile; 1935: poêle; LITTRÉ: poêle ou poile; DG: poile et moins bien poêle; ROB., Lar. Lang. fr.: poêle. Prop. CATACH.-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.210: poile. Pour l'évolution phonét. de (n) et l'explication par labialisation de e devant p en o ou par le développement d'un son de passage entre labiale (p) et e long v. G. STRAKA, À propos de pensile > poêle «fourneau» ds R. Ling. rom. 1984 t.48 n° 189/190, pp.29-36. Étymol. et Hist.1. 1351 poile «chambre chauffée par un poêle» (Recettes Val. ds PIERREH.); 1514 poesle (PHILIPPE DALLES à MARGUERITE D'AUTRICHE, 3 janv. ds Négociations diplomatiques entre la France et l'Autriche, Paris, 1845, t.I, p.595); fin XVIes. poële (DE THOU, Mémoires [année 1579] ds HAVARD t.4); 1666 p.ext. «pièce où règne une température très élevée» un poësle ardent (BOILEAU, Satire, éd. A. Cahen, III, 4); 2. a) 1455 «fourneau de faïence ou de fonte servant au chauffage» ces pales d'Allemaine (ANTOINE DE LA SALLE, Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p.277, ligne 30); 1545 pavillon des poêles (d'apr. HAVARD, loc. cit.); b) 1911 p.ext. «appareil de chauffage électrique ou autre» un petit poêle à gaz (ROLLAND, loc. cit.). Du lat. (n)silis «qui pend, suspendu, bâti sur voûte/sur pilier» d'où l'expr. anc. balnea pensilia «bains construits sur des voûtes et chauffés par-dessous» Ier s. (FEW t.8, p.202a); ce système de chauffage s'est étendu dans les maisons des riches Romains. Comme désignation de cette installation on a aussi empr. l'hypocauston «chambre voûtée souterraine où était installé le chauffage des appartements», gr. , la voûte recevant le nom de suspensio chez Vitruve. Pensilis apparaît ensuite chez Grégoire de Tours comme subst. au sens de «chambre chauffée par en-dessous», ce qui prouve l'existence de ce type de pièce et de sa dénomination dans l'Ouest de la France jusqu'à environ 800 (v. FEW t.8, p.202a). Bbg. SPITZER (L.). Le Poêle de Descartes. Mod. Lang. Notes. 1941, t.56, pp.110-113.
III.
⇒POÊLE3, subst. fém.
A. —1. Ustensile de cuisine en métal, de forme ronde, à bords bas et légèrement inclinés, muni d'une longue queue et servant à cuire certains aliments à feu vif. Poêle à frire; sauté à la poêle; cuire un steak, des pommes de terre à la poêle; frire du poisson, des oeufs à la poêle; poêle à crèpes. La tante venait de verser dans un plat le contenu de la poêle, une tranche de lard frite avec des oeufs (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p.607). Puis vinrent les quelques ustensiles en métal: les poêles, à longue queue afin que l'on pût les manier de loin au milieu des gens assis devant le feu (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p.160).
P. méton., fam. Le contenu de cet ustensile. Synon. poêlée. Manger une poêle de pommes de terre.
Poêle à marrons. Poêle dont le fond, percé de trous, permet de cuire les marrons à travers leur écorce. La poêle à marrons est ronde, assez profonde (Ac. Gastr. 1962).
Poêle à confiture (vx). Récipient de cuivre profond, muni de deux anses, servant à cuire les confitures (d'apr. Ac. 1835, 1878). Synon. bassine à confiture.
2. Loc. verb. fig., fam.
a) Tenir la queue de la poêle. Avoir la direction, la responsabilité d'une affaire:
♦ Lorsqu'un ministre passe dans la rue d'Hermès en se rendant au Palais, l'épicier ou le barbier lui crie fort bien: «Hé! mon pauvre ami, que tu nous gouvernes mal!» Le ministre répond: «On voit bien que tu ne tiens pas la queue de la poêle».
ABOUT, Grèce, 1854, p.59.
b) Être dans la poêle (de qqn) (vieilli). Être sous la domination de quelqu'un. Je pourrais ne te rien donner du tout (...) car tu es dans ma poêle (SUE, Myst. Paris, t.3, 1842, p.39).
c) Tomber de la poêle dans le feu (vieilli). ,,Tomber d'un fâcheux état dans un pire`` (Ac.).
B.Sens technol.
1. Vx. Récipient destiné à la fusion de certaines substances (suif, cire) ou de certains métaux (étain, plomb). (Dict.XIXe et XXes.).
2. ,,Vaste bassin de fonte où se fait l'évaporation de sel gemme`` (DUVAL 1959).
C.P. anal. (de forme), région. ,,Partie la plus basse d'un étang, située près de la bonde, où l'eau se maintient au moment de la vidange et où, le poisson se retirant, il est facile de le capturer`` (FÉN. 1970). Les poissons commençaient à sortir [de l'étang]. Ils arrivaient dans la «poêle», un petit réservoir peu profond et barré à son extrémité par un grillage assez fin (R. Ling. rom. t.42 1978, p.114).
Prononc. et Orth.:[pwal], []. Homon. poil. Répartition des timbres v. poêle1. Ac. 1694, 1718: poele en vedette mais poële dans le texte; dep. 1740: poêle (accent circonflexe = durée longue > réduction d'un anc. hiatus; o pour a par labialisation). Étymol. et Hist.1. Ca 1150 paielle «ustensile de ménage servant à frire, souvent à longue queue» (Poz et paielles (Charroi Nîmes, éd. D. McMillan, 776); ca 1200 paelle (St George, 95 ds T.-L.); 1377 poile (N. ORESME, Ciel, éd. A. D. Menut, 197c, p.712); 1552 une paele a fricasser chastaignes (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, LII, ligne 59, p.214); 1634 poisles a confitures (Inventaire de Ch. Benoist, notaire [Paris] ds HAVARD t.4); d'où expr. a) 1325 [ms. XVes.] tenir la cowe de la poeille «avoir le maniement des affaires» (Maistre Lambelin de Cornualle, 39 ds La guerre de Metz, éd. E. de Bouteiller, p.337); b) 1579 sauter de la poesle en la braise (H. ESTIENNE, La Precellence du langaige fr., éd. E. Huguet, p.183); c) 1760 être dans la poêle (D'ALEMB., Lett. à Voltaire, 18 oct. ds LITTRÉ); 2. ca 1170 paele «chaudière, chaudron» (FEW t.8, p.2a); a) av. 1519 «chaudière servant à l'évaporation de l'eau des salines» payelle de scel (Corresp. de l'emp. Maximil. Ier et de Marg. d'Autr., II, 358, Soc. de l'H. de Fr. ds GDF., s.v. paelle); fin XVIes. le pertuis des poelles (B. PALISSY, II, 138 d'apr. E. DUPUY, B. Palissy, p.316); b) 1676 «vase dans lequel les plombiers fondent le plomb, les chaudronniers l'étain» (FÉLIBIEN); c) 1723 «récipient destiné à la fusion des matières premières dans la fabrication des cierges, des bougies» (SAVARY); d) 1869 grav. (LITTRÉ); 3. XIV-XVes. «partie profonde d'un étang voisine de la bonde» paielle de son estenc (Fiefs des comtes de Blois, Arch. P 1478, f° 6 r° ds GDF., s.v. paielle 1); 1406 la poasle de l'estang (Aveu des maisons de Beaugenci, ap. Le Clerc de Douy, Dict. étym., Arch. Loiret ds GDF., s.v. poasle); 1732 poêle (LIGER, La Nlle maison rustique, Paris, t.2, p.565). Du lat. class. patella «patelle, petit plat servant aux sacrifices» (dimin. de patera, v. patère), v. aussi l'ital. padella, l'esp. padilla «petite poêle»; d'abord paele puis poele/poile sous l'effet de la consonne labiale qui précède, à moins qu'il ne s'agisse d'une transformation opérée au moment où oi a hésité dans la région parisienne entre les deux prononc. (écrit oi) et è (écrit ai) (BL.-W.5 et G. STRAKA ds R. Ling. rom. t.48 1984, pp.29-30 et 35, note 29).
DÉR. Poêlette, subst. fém. Petite poêle. (Dict. XIXe et XXes.). []. 1res attest. ca 1240 paëlette «petite poêle» (St François, 1727 ds T.-L.) en a. et m. fr. (v. T.-L.), à nouv. au XIXes. poêlette 1834 (LAND.); dimin. de poêle3, v. aussi palette.
STAT.Poêle1, 2 et 3. Fréq. abs. littér.:1159. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 772, b) 1921; XXes.: a) 2198, b) 1918.

1. poêle [pwal] n. m.
ÉTYM. XVIe; palis « étoffe », 980; paile, v. 1138; poile, v. 1210; dér. du lat. pallium. → Pallium.
1 (Fin XIIe, paile). Drap recouvrant le cercueil, pendant les funérailles. Drap (funéraire, mortuaire). Vx. || Porter le poêle. || Les quatre glands (cit. 3), les quatre cordons du poêle (qui pendent aux quatre coins).Mod. || Tenir les cordons du poêle.
1 Quatre personnages en toge rouge tenaient gravement les cordons du poêle (…)
Émile Henriot, le Diable à l'hôtel, VII.
2 (V. 1250, poile). Anciennt. Voile tenu au-dessus de la tête des mariés, dans la liturgie catholique.
2 (…) après avoir échangé leurs anneaux, après avoir été à genoux coude à coude sous le poêle de moire blanche dans la fumée de l'encensoir (…)
Hugo, les Misérables, V, VI, II.
3 (1476, poille). Anciennt. Dais sous lequel le prêtre portait le saint sacrement dans une procession.Dais présenté à un grand personnage lors de son entrée dans une ville.
————————
2. poêle [pwal] n. m.
ÉTYM. 1545; poille « chambre », 1351; Littré, Hatzfeld donnent encore l'orthographe poile; dér. du lat. pe(n)silis « suspendu », dér. de pendere, dans l'expression pensiles balneæ « étuves suspendues ».
1 (1624; 1455, poile). Vx. Chambre chauffée.REM. Ce sens, en usage au XVIIe s., est encore connu par allus. à Descartes : « Enfermé (cit. 21) seul dans un poêle… ». || « Descartes : à poêle ! à poêle ! » (R. Queneau).
1 Si Descartes est devenu Descartes c'est qu'il a passé tout un hiver déterminant pour le monde, à rêver seul et en silence dans cette chambre chauffée qu'on appelait le poêle.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, II, I.
2 (1545). Mod. Appareil de chauffage clos, contenant un foyer où brûle un combustible, et qui dégage de la chaleur par rayonnement des parois et convection de l'air. Fourneau (par ext.), salamandre (→ Geler, cit. 18; grille, cit. 17; lourd, cit. 26). || Poêle allemand ancien, en faïence décorée. || Poêle flamand, monté sur des pieds assez hauts et comportant un four. || Poêle en fonte, rond (→ Huit, cit. 4). || Poêle à charbon, à charbon de bois (→ 1. Feu, cit. 24), à bois, mixte… || Poêle à combustion vive (à travers la masse), lente (combustion en couche mince).Parties d'un poêle : couvercle, tampon de chargement, foyer à parois réfractaires, porte de foyer, grille, cendrier, admission d'air (aspirail), buse à laquelle s'adapte le tuyau (fixé par une bague, un collier…). || Tuyau de poêle. Tuyau.Registre de tirage d'un poêle.Poêle qui tire bien, qui ronfle (→ Moblot, cit.). || Ronflement, brondissement d'un poêle. || Poêle qui fume (1. Fumer, cit. 9).La chaleur fade du poêle (→ 1. Élève, cit. 4). || Un coin douillet (cit. 1) près du poêle.Remplir un poêle (de charbon, etc.). || Fourgonner (cit. 1) dans le poêle, fourgonner (cit. 2) le poêle. Fourgon.Par ext. || Poêle à mazout, à pétrole, muni d'un réservoir.Vx. || Terre à poêle : argile réfractaire utilisée autrefois pour la construction des poêles.
2 Les gueules de cuivre des calorifères soufflent sans interruption (…) leurs trombes brûlantes et de grands poêles aux proportions monumentales, en belle faïence blanche ou peinte, montant jusqu'au plafond, répandent leur chaleur soutenue là où les calorifères ne peuvent déboucher.
Th. Gautier, Voyage en Russie, X.
3 (…) l'espèce de poêle gigantesque orné de son tuyau qui a remplacé la sombre forteresse (la Bastille) (…) à peu près comme la bourgeoisie remplace la féodalité. Il est tout simple qu'un poêle soit le symbole d'une époque dont une marmite contient la puissance.
Hugo, les Misérables, IV VI, II.
4 Dans un cercle d'ombre le poêle donne son ronflement par sa petite porte ouverte comme une bouche rouge.
J. Renard, Journal, 16 janv. 1889.
5 Pierre travaillait dans sa chambre. Le poêle faisait ron-ron comme un bon vieux chat fidèle et qui semble dire : Reste là, mon maître, puisque j'y suis.
Ch.-L. Philippe, Bubu de Montparnasse, II, VIII.
6 Il n'y a pas de gros poêle carré, en faïence, près de la porte du fond, tout au bout du comptoir, avec son tuyau coudé à angle droit qui rejoindrait le mur au-dessus des étagères à bouteilles.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 108.
Par ext. Appareil de chauffage (en général). || Poêle parabolique (2. Parabolique, cit. 2). || Poêle à accumulation. Radiateur.Cet emploi est abusif.
DÉR. 1. Poêlerie, 1. poêlier.
————————
3. poêle [pwal] n. f.
ÉTYM. 1636; paele « chaudron », 1170; du lat. patella (→ Patelle), qui a donné l'esp. padilla (→ Paella).
1 (Fin XIIe, paelle). Ustensile de cuisine en métal, de forme ronde et plate, à bords bas et muni d'une longue queue ( aussi Poêlon). || Poêle à frire. Frire. || Poêle à crêpes. || Veau fricassé dans une poêle, dans la poêle (→ Dévorer, cit. 5). || Frire du poisson, des pommes de terre à la poêle. || Passer, faire revenir des légumes à la poêle. Poêler. || Contenu d'une poêle. Poêlée (→ Lard, cit. 2).Poêle à marrons, à fond percé de trous (→ 1. Marron, cit. 2).
1 Celui qui parle politique chez nous, on lui noircit le nez avec le cul de la poêle.
Claudel, l'Annonce faite à Marie, III, 1.
2 La femme de l'auberge avait installé sur les chenets la poêle, qui était un instrument gigantesque, d'un beau fer noir mat, celui des forges d'autrefois.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. X, XXIX, p. 287.
(XVIe). Loc. fig. Tenir la queue de la poêle : avoir la direction d'une affaire.
3 Il est beau d'être un grand écrivain, de tenir les hommes dans la poêle à frire de sa phrase et de les y faire sauter comme des marrons.
Flaubert, Correspondance, 292, nov. 1851.
2 (1676). Techn. Récipient servant à faire fondre la cire, certains métaux…Dans les salines, Bassine en tôle de grande surface et de faible profondeur, dans laquelle on évapore l'eau salée pour obtenir la cristallisation du sel.REM. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, poêle désignait aussi des ustensiles de cuisine profonds (casseroles, bassines… poêle à confiture).
tableau Noms de récipients.
3 (1732). Spécialt. (Par anal. de forme). Partie d'un étang formant cuvette, et où vont les poissons lorsqu'on vide l'étang. Pêcherie.
DÉR. Poêlée, poêler, 2. poêlerie, 2. poêlier, poêlon.
HOM. 1. Poêle, 2. poêle, poil.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • poêle — poêle …   Dictionnaire des rimes

  • poêle — ou poile 2. (poî l ) s. m. 1°   Grand fourneau de terre ou de métal, souvent embelli de figures, qui sert dans les pays septentrionaux à échauffer une chambre, et dont l usage a passé en France.    Fig. •   Et malgré les volets le soleil irrité… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • Poële — Poêle (chauffage) Pour les articles homonymes, voir Poêle. Au masculin, un poêle (ou plus rarement poële) désigne un appareil de chauffage comprenant une chambre de combustion pour du bois ou du charbon. Sommaire 1 Historique 2 …   Wikipédia en Français

  • Poele — Poêle Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom.  Pour l’article homophone, voir Poil (homonymie) …   Wikipédia en Français

  • poèle — 1. (poî l ) s. m. 1°   Voile qu on tient sur la tête des mariés pendant la bénédiction nuptiale. •   Il [le cardinal de Fleury] fut aumônier du roi, et en cette qualité il tint le poêle au mariage de feu M. le duc d Orléans en 1692, MAIRAN Éloges …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • poele — obs. var. of pole n …   Useful english dictionary

  • poele — I. POELE. s. f. Ustensile de cuisine dont le corps & le manche sont tout de fer, & dont on se sert pour frire, pour fricasser. Poële à frire. poile à fricasser. essuyer, escurer une poële. la queüe de la poële. le dedans de la poële. le cul de la …   Dictionnaire de l'Académie française

  • POÊLE — s. m. Drap mortuaire, grande pièce d étoffe noire ou blanche dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres. Un poêle de velours noir avec des bandes de toile d argent, avec des croix. Un poêle de brocart d or, bordé d hermine.… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • POÊLE — ou POILE. s. m. Sorte de fourneau de terre ou de fonte, par le moyen duquel on échauffe des chambres, des escaliers, des serres, etc., et d où la fumée s échappe par un tuyau. Un poêle de terre, de faïence. Un poêle de fonte. La porte d un poêle …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • POÊLE — s. f. Ustensile de cuisine, fait de tôle ou de fer battu, avec une longue queue aussi de fer, et dont on se sert pour frire, pour fricasser. Poêle à frire. Poêle à fricasser. Essuyer, écurer une poêle. La queue de la poêle. Le dedans de la poêle …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”